Fermes solaires en France : où en est vraiment leur essor en 2025 ?

Publié le 04 août 2025 par Energie Solaire

Saviez-vous qu’en 2023, la France a franchi le cap symbolique de 20 GW de capacité solaire installée, mais reste loin derrière ses voisins européens comme l’Allemagne ou l’Espagne ? Pourtant, avec son ensoleillement abondant, notamment dans le sud et l’ouest, notre pays dispose d’un potentiel immense. Où en est réellement le développement des fermes solaires en France, et quels défis reste-t-il à relever ? Découvrons-le ensemble.

Situation actuelle

La France compte aujourd’hui 461 801 fermes solaires, pour une puissance installée totale de 10 072 MW. Ce chiffre montre une croissance notable, bien que le secteur ait ralenti depuis le pic de 2020, où l’on comptait près de 892 000 installations. En 2023, la production d’électricité photovoltaïque a atteint 23,26 TWh, soit 4,52 % de la production d’électricité nationale. Sur l’année passée, la puissance photovoltaïque connectée au réseau a augmenté de 10 %, traduisant un marché en mouvement mais qui reste fragile selon les tendances européennes observées en 2025.

Face à d’autres énergies renouvelables, le solaire connaît une progression modérée. L’éolien et l’hydraulique restent dominants en termes de capacité installée, mais le solaire affiche la croissance la plus régulière. Contrairement au segment résidentiel, dont la puissance raccordée (<36 kW) a reculé à 268 MW, les grandes installations continuent de voir leur part progresser.

Certaines régions françaises se démarquent par leur dynamisme. L’Occitanie, la Nouvelle-Aquitaine et la Provence-Alpes-Côte d’Azur concentrent la majeure partie des nouvelles fermes solaires, grâce à une forte exposition solaire et un soutien institutionnel local. Dans le nord et l’est du pays, la croissance reste plus limitée, notamment en raison de conditions climatiques moins favorables.

Le marché des fermes solaires implique plusieurs acteurs majeurs :

  • EDF Renouvelables
  • TotalEnergies
  • Engie Green
  • Voltalia
  • Akuo Energy
  • collectivités locales et syndicats d’énergie
  • investisseurs institutionnels

Le secteur fait face à une forte demande : la file d’attente sur le réseau de distribution atteint 25,35 GW. Cependant, la hausse du prix de l’électricité (+50 % en dix ans selon l’INSEE) pourrait accélérer l’intérêt pour l’autoconsommation solaire.

Enjeux et importance

Les fermes solaires occupent une place centrale dans la stratégie énergétique de la France. Elles sont clés pour atteindre les cibles de la transition énergétique. Ces installations aident le pays à avancer vers plus d’énergies renouvelables dans le mix énergétique. Cela réduit la dépendance au gaz, au pétrole et au charbon. C’est aussi un point fort pour la sécurité énergétique, car la production locale limite les risques liés à l’importation de ressources.

Les émissions de gaz à effet de serre baissent grâce à la montée en puissance des fermes solaires. Ce choix appuie la lutte contre le réchauffement climatique. Les panneaux solaires produisent de l’électricité sans CO2, ce qui est crucial pour l’environnement. À grande échelle, ces fermes aident la France à respecter ses engagements internationaux sur le climat. De plus, elles ouvrent la voie à une économie moins polluante, donc plus durable.

Les fermes solaires jouent un rôle dans la stabilité de l’approvisionnement électrique. Elles diversifient les sources d’énergie et rendent le réseau moins vulnérable aux crises. Par exemple, quand une source tombe, le solaire prend le relais en partie. Cela réduit les risques de coupures et rassure les usagers. Le développement de ces projets doit suivre des règles strictes pour limiter les effets sur la faune et la flore locales.

L’acceptation sociale est un point décisif pour le succès des projets. Les habitants et les élus locaux doivent voir les avantages des fermes solaires, comme la création d’emplois ou l’apport de revenus pour les communes rurales. Le dialogue avec les parties prenantes, la prise en compte des besoins du territoire et l’intégration paysagère sont essentiels. Il faut aussi penser à la cohabitation avec l’agriculture, car certaines fermes permettent d’utiliser les terrains pour les cultures ou les animaux en même temps.

Avantages et limites

Fermes solaires

Le développement des fermes solaires en France offre de nombreux bénéfices, mais comporte aussi des contraintes à considérer pour comprendre leur place dans la transition énergétique.

  1. Les avantages se voient sur plusieurs plans. Les fermes solaires permettent de produire une énergie renouvelable, ce qui réduit la dépendance aux énergies fossiles et les émissions de CO₂. Beaucoup de sites gardent leur usage principal : les panneaux solaires peuvent coexister avec des cultures ou l’élevage de moutons, et parfois même aider à protéger certains habitats naturels. Les fermes solaires ne font pas de bruit et n’émettent pas de pollution lors de leur fonctionnement, ce qui limite l’impact pour les riverains. Enfin, la durée de vie des panneaux, qui va de 20 à 40 ans, donne une certaine stabilité aux producteurs et investisseurs.
  2. Les contraintes sont tout aussi réelles. Les fermes solaires ont besoin de grandes surfaces, ce qui peut provoquer des débats sur l’utilisation des sols, surtout en zones agricoles ou dans des espaces naturels sensibles. L’installation de panneaux peut changer le paysage, un point souvent soulevé par les habitants proches. L’impact sur la biodiversité dépend de la façon dont le projet est mené : une mauvaise gestion peut nuire à certaines espèces, même si des solutions existent pour limiter ces effets.
  3. Sur le plan économique, la rentabilité d’une ferme solaire varie. Elle dépend du prix de l’électricité, des aides publiques et du coût des installations. L’énergie solaire reste en forte concurrence avec d’autres sources renouvelables, comme l’éolien, qui peut produire plus selon la localisation. Les politiques locales et nationales jouent un rôle clé pour rendre ces projets viables.
  4. Techniquement, l’énergie solaire fait face à l’intermittence : la production varie selon l’ensoleillement, la météo, ou la présence de poussière sur les panneaux. Le stockage de l’électricité coûte encore cher et limite la capacité à fournir une énergie stable.

Typologies de projets

Les fermes solaires en France se déclinent en plusieurs types. Les plus courantes sont les centrales au sol, les fermes flottantes et les installations agrivoltaïques. Les centrales au sol s’installent sur de grandes surfaces planes, souvent sur des terrains dégradés ou non utilisés comme d’anciennes carrières. Elles demandent un accès facile et une clôture, ce qui peut limiter les sites adaptés. Les projets flottants, eux, s’installent sur des plans d’eau artificiels, comme d’anciennes gravières ou retenues d’eau, réduisant l’emprise sur les terres agricoles ou naturelles. L’agrivoltaïsme cherche à concilier production agricole et solaire sur la même parcelle, en installant les panneaux au-dessus des cultures ou des pâturages. Ce modèle connaît un nouveau cadre légal en France, qui protège l’usage agricole du sol et fixe que l’activité agricole doit rester l’usage prioritaire.

Chaque typologie a ses contraintes. Au sol, la réglementation dépend du code de l’environnement, de l’énergie et de l’urbanisme, qui ne sont pas toujours alignés, d’où des blocages administratifs. Les projets flottants nécessitent une étude précise de l’impact sur la faune aquatique et la stabilité des structures. L’agrivoltaïsme doit prouver qu’il n’entrave pas la productivité des cultures, ce qui implique une approche sur mesure, mêlant ingénierie, agronomie et concertation locale.

En France, des exemples innovants incluent la centrale flottante de Piolenc (Vaucluse) sur un lac artificiel et des projets agrivoltaïques en Occitanie, où les panneaux suivent la course du soleil tout en protégeant les cultures de la chaleur. D’autres projets réhabilitent d’anciennes friches industrielles, valorisant des espaces délaissés.

TypologieAvantagesInconvénients
Au solHaut rendement, sites variésConflits d’usage, impact paysager
FlottantePas d’emprise au sol, valorise plans d’eauCoût, impact écologique à surveiller
AgrivoltaïqueDouble usage, protège culturesComplexité technique, cadre strict

Bonnes pratiques

Le développement des fermes solaires en France avance, mais il doit intégrer plusieurs bonnes pratiques pour rester durable et accepté localement. L’implication des parties prenantes dès la phase de conception fait partie des étapes clés. Une démarche efficace consiste à dresser une liste claire : consulter les riverains, les agriculteurs, les élus locaux, et les associations de protection de la nature. Recueillir les avis, expliquer le projet et adapter le plan si besoin. Cela permet de gagner la confiance, réduire les oppositions et renforcer l’acceptabilité sociale. Par exemple, sur un projet en Occitanie, une consultation publique a mené à la création d’allées pour les promeneurs autour de la centrale.

Installer les panneaux solaires sur des terrains dégradés, friches industrielles ou zones non agricoles est recommandé. Ce choix évite de concurrencer les cultures vivrières et redonne vie à des espaces inutilisés. Plusieurs succès montrent que l’implantation sur d’anciennes carrières ou zones industrielles limite l’impact sur la biodiversité locale et accélère le processus d’acceptation. Par exemple, dans la région PACA, des fermes solaires ont transformé des sites pollués en espaces utiles.

La préservation de la biodiversité peut passer par l’installation de haies, de prairies fleuries ou de ruches autour des panneaux. Ces aménagements offrent des abris et favorisent la pollinisation. Le suivi environnemental et social du projet doit être continu. Cela implique de vérifier régulièrement l’état de la faune, de mesurer la qualité du sol et de suivre l’évolution des relations avec les riverains.

Enfin, il faut respecter les normes : étude d’impact obligatoire au-delà de 300 kWc, conformité au PLU ou à la carte communale, raccordement au réseau électrique selon les règles, et maintenance régulière pour garder un bon rendement. Chaque étape, de la planification à l’exploitation, doit s’appuyer sur des faits, des contrôles et un dialogue constant avec la population.

Écueils à éviter

Fermes solaires

Dans le développement des fermes solaires en France, plusieurs écueils sont à éviter pour garantir un projet viable, respectueux et accepté localement. Les erreurs les plus courantes sont souvent liées à la gestion de la terre, la concertation avec les parties prenantes et le respect des procédures.

  • Risque de conflit d’usage avec l’agriculture : Installer des panneaux solaires sur des terres agricoles sans évaluer la valeur agronomique peut entraîner des tensions avec les agriculteurs. Privilégier des terrains dégradés ou difficiles d’accès limite ces conflits. Par exemple, choisir des friches industrielles plutôt que des champs fertiles réduit l’impact sur la production alimentaire et apaise les inquiétudes locales.
  • Sous-estimation de l’impact environnemental : Les effets sur les écosystèmes locaux sont parfois mal anticipés. La pose de panneaux peut modifier la biodiversité, provoquer une dégradation des sols ou l’érosion. Prendre en compte ces risques et prévoir des mesures pour restaurer la flore ou préserver la faune aide à éviter des déséquilibres durables.
  • Mauvaise anticipation des démarches administratives : Les retards dans les autorisations surviennent souvent faute de préparation. Le manque de clarté dans la procédure ou l’absence de documentation complète cause des incertitudes pour les promoteurs et les collectivités. Préparer les dossiers en amont et consulter les autorités locales permet de gagner du temps.
  • Manque de concertation avec les parties prenantes : Négliger l’avis des riverains, des agriculteurs ou des associations peut faire naître une opposition forte. Impliquer ces acteurs dès la phase de conception, organiser des réunions publiques et garantir une compensation juste aux propriétaires fonciers évite les blocages.
  • Absence d’alignement avec les politiques locales : Installer des fermes solaires sans cohérence avec les plans locaux d’urbanisme ou les objectifs nationaux crée des conflits d’intérêts. Il est essentiel d’assurer une bonne coordination avec les règlements en vigueur.

Indicateurs de réussite

Pour saisir l’évolution des fermes solaires en France, plusieurs indicateurs clés aident à voir où en est ce secteur. La production annuelle d’électricité verte reste le premier repère. En 2019, la France a produit 11,6 TWh d’énergie solaire, une hausse constante depuis 2009. Toute nouvelle ferme solaire se mesure à sa part dans ce total, mais aussi à sa capacité à exploiter le potentiel solaire du pays, estimé à 775 GW encore inemployés. À la fin de 2019, la puissance totale raccordée du parc photovoltaïque français approchait les 10 GW. Les grandes toitures (36 à 100 kW) ont beaucoup progressé, avec 114 MW supplémentaires, tandis que le segment résidentiel a vu une baisse à 268 MW. Ce contraste montre que la croissance s’oriente vers des installations plus grandes, capables de peser plus vite sur l’offre électrique.

Le taux d’acceptation locale et la satisfaction des riverains sont aussi des mesures centrales. Beaucoup de projets voient le jour mais la perception de l’énergie solaire varie : 72 % des sondés jugent le prix de l’électricité trop élevé. La baisse du coût des panneaux solaires reste le levier préféré (52 % des personnes interrogées), signe que l’intégration des fermes solaires dépend aussi de leur impact sur la facture des ménages et l’acceptation sociale. Des exemples locaux montrent que l’implication des habitants dans la gestion ou la gouvernance améliore la perception.

L’évaluation de la création d’emplois directs et indirects donne une idée de l’ancrage territorial des fermes solaires. De nombreux projets apportent des emplois lors de la construction, la maintenance ou l’exploitation, et parfois des activités annexes (restauration, transport local). Cela peut renforcer l’acceptation locale et ancrer les retombées économiques dans la région.

La contribution à la baisse des émissions de CO2 reste un indicateur phare. À chaque MW produit, la France réduit sa dépendance aux énergies fossiles et avance vers ses objectifs climatiques.