Saviez-vous qu’en Occitanie, plus de 1 000 hectares de friches industrielles restent inutilisés alors que la région vise à doubler sa production d’énergie solaire d’ici 2030 ? Transformer ces espaces abandonnés en fermes solaires représente une réponse innovante aux défis environnementaux et économiques locaux. Découvrez comment cette valorisation peut dynamiser notre territoire, tout en favorisant la transition énergétique à Toulouse et dans toute la région.
Zones inutilisées
Les zones inutilisées regroupent de nombreux types de terrains qui n’ont plus de fonction active ou qui restent en marge de l’urbanisation. On peut citer comme exemples :
- friches industrielles (terrains d’usines abandonnées, anciens sites miniers)
- terrains militaires désaffectés
- terrains vagues dans les zones urbaines
- terrains en jachère ou laissés sans culture
L’état de ces zones varie beaucoup. Certaines sont fortement dégradées par des polluants ou des restes industriels, d’autres sont bétonnées ou recouvertes d’asphalte, ce qui limite leur usage immédiat. Parfois, il s’agit de terres en jachère, moins abîmées, mais sans activité agricole ou sociale. Cette distinction compte car la façon de valoriser ces terrains dépend de leur état : une friche polluée demandera des travaux spécifiques, tandis qu’un terrain bétonné peut accueillir des équipements solaires sans grande remise en état.
Pour donner une seconde vie à ces espaces, il est utile de recenser les parcelles disponibles dans chaque région. Cela demande de consulter les registres fonciers, d’impliquer les collectivités locales et de prendre contact avec les propriétaires. Il est aussi conseillé de classer chaque terrain selon son accessibilité (routes, réseau électrique), sa surface et les contraintes environnementales (pollution, biodiversité, risques naturels). Cette étape aide à choisir les sites où un projet solaire sera simple, efficace et à faible impact.
Les friches industrielles, aussi nommées brownfields, sont de bons exemples. On les retrouve dans la plupart des pays industrialisés. Leur reconversion en ferme solaire permet de produire de l’énergie propre, évite d’étendre l’urbanisation sur des terres agricoles ou naturelles, et donne une valeur nouvelle à des espaces oubliés. D’autres zones, comme d’anciennes voies ferrées, peuvent aussi accueillir des projets communautaires, artistiques ou écologiques. Une bonne coordination entre les acteurs locaux est clé pour réussir ces mutations, car chaque terrain a ses contraintes et ses potentiels.
Ferme solaire
Une ferme solaire est un ensemble de panneaux photovoltaïques posés sur un terrain laissé à l’abandon ou inutilisé. Elle permet de produire de l’électricité en changeant l’énergie du soleil en courant. Cette énergie, dite renouvelable, limite fortement les émissions de gaz à effet de serre. Elle ne demande pas de carburant fossile, donc elle pollue moins que d’autres moyens plus classiques. Une ferme solaire fonctionne sur de nombreux types de sols : anciennes usines, friches urbaines, ou terres rurales. Cela offre une chance de donner une seconde vie à des terrains oubliés ou pollués, sans empiéter sur des terres agricoles utiles.
Avant de poser des panneaux, il faut faire une étude pour savoir si le projet tient la route. On regarde la lumière reçue, la forme du terrain, ou les règles sur la nature. En France, par exemple, le soleil donne en moyenne 1 300 kWh/m² par an, ce qui rend ce choix très logique pour couvrir une grande partie des besoins d’électricité. Les fermes solaires ne bloquent pas la régénération des sols. Avec l’agri-voltaïsme, il est possible de mêler culture ou pâturage sous les panneaux. Cela aide la terre à se refaire, tout en produisant de l’énergie propre.
Il existe aussi le modèle d’autoconsommation. L’électricité produite sert d’abord au propriétaire, ce qui réduit les factures. Même si le coût de départ est élevé, c’est un pari sur le long terme, car les panneaux gardent 80 % de leur puissance après vingt-cinq ans. Les fermes solaires aident à tenir les objectifs d’énergie verte, que ce soit au niveau local, national ou européen. Enfin, elles donnent une source stable et modulable de courant, qui limite le gaspillage d’énergie.
Types de friches

Les friches sont des zones sans usage, souvent laissées à l’abandon après une activité humaine. Elles se trouvent partout : en ville, à la campagne, sur d’anciens sites industriels ou militaires. Selon leur nature, leur gestion et leur valorisation changent beaucoup.
- Friches industrielles
- Friches militaires
- Terrains vagues
- Prairies en déshérence
- Terres en jachère
Les friches industrielles sont souvent liées à l’ancienne chimie, à la métallurgie, à l’agroalimentaire ou à d’autres industries lourdes. On les croise dans les villes, mais aussi en périphérie ou même dans des zones rurales. Leur taille varie beaucoup. Souvent, elles gardent des traces de pollution du sol ou des eaux souterraines, donc un nettoyage s’impose avant tout projet solaire. Ces terrains offrent souvent de grands espaces plats, propices à l’installation de fermes solaires si la dépollution est faite.
Les friches militaires sont d’anciens terrains d’entraînement, dépôts ou bases désaffectées. Elles sont parfois polluées par des hydrocarbures ou des résidus d’armes. Leur accès peut être restreint, mais leur isolement et leur taille facilitent des projets énergétiques sans gêner les riverains.
Les terrains vagues n’ont pas eu d’usage marqué ou ont été laissés libres entre deux constructions. On les trouve souvent en ville. Ils sont généralement moins pollués, mais leur surface est parfois trop petite pour de gros projets solaires. Ils peuvent aussi servir à des espaces verts ou à des activités de quartier.
Les prairies en déshérence et terres en jachère sont plutôt rurales. Pas de pollution industrielle, mais parfois une faible biodiversité. Idéales pour des projets agricoles ou énergétiques de petite ampleur.
| Type de friche | Besoin de dépollution | Taille typique | Usages possibles |
| Industrielle | Souvent | Variable | Solaire, loisirs, logements |
| Militaire | Parfois | Grande | Solaire, logistique, biodiversité |
| Terrain vague | Rarement | Petite à moyenne | Solaire urbain, espaces verts |
| Prairie en déshérence | Non | Moyenne à grande | Solaire, agriculture, biodiversité |
| Terre en jachère | Non | Moyenne à grande | Solaire, agriculture |
Valorisation des friches
Les friches, souvent laissées à l’abandon après la fermeture d’usines ou d’équipements publics, sont partout : en ville, en périphérie, ou en campagne. Leur taille change beaucoup, de petits bouts de terrain à de grandes zones. Beaucoup de villes dans le monde ont réussi à changer ces lieux en quartiers vivants, en logements, en espaces verts ou en aires de loisirs. Mais il reste beaucoup de friches, souvent polluées par des années d’activité industrielle.
Réhabiliter ces terrains commence souvent par le nettoyage. Il faut enlever les déchets, traiter l’eau et décontaminer le sol. Sur certaines friches, on peut planter des espèces dépolluantes qui aident à nettoyer la terre. Par exemple, des plantes comme le miscanthus ou le tournesol peuvent fixer ou extraire des polluants. Cela prépare la terre à d’autres usages, comme l’installation d’une ferme solaire.
Installer des panneaux photovoltaïques sur des terrains dégradés est un moyen simple de donner une nouvelle vie à ces sites. Les centrales solaires prennent peu de place au sol et ne demandent pas de lourds travaux, surtout sur des surfaces bétonnées déjà stables. Cela évite d’utiliser des terres agricoles ou naturelles et permet de produire de l’électricité verte tout en revalorisant la zone. L’étude du site reste importante : il faut regarder l’ensoleillement, la pente, et l’état du terrain. Un terrain plat et bien exposé au soleil simplifie le projet.
Pour sécuriser l’investissement, il est conseillé de signer des baux adaptés, comme un bail rural ou emphytéotique. Cela garantit l’utilisation du terrain pendant plusieurs années, ce qui rassure les porteurs de projet et les investisseurs.
Avantages des projets solaires

Les projets solaires sur friches industrielles changent l’usage des terrains délaissés en leur donnant une nouvelle vie. Ils aident à produire une électricité verte et propre, ce qui répond à l’objectif mondial d’atteindre 33 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique d’ici 2030. Les panneaux solaires, surtout ceux de type bifacial, optimisent la production en captant la lumière sur les deux faces, ce qui augmente le rendement électrique sans prendre plus d’espace.
L’installation de fermes solaires permet aussi de réduire l’empreinte carbone des sites industriels anciens. Sur ces zones, la réhabilitation passe souvent par la création de nouveaux habitats pour la faune ou par l’installation de panneaux solaires accompagnés de projets d’agriculture urbaine ou d’agrivoltaïsme. Ce dernier modèle, bien connu, permet de faire cohabiter cultures agricoles et production d’énergie sur la même surface. Cela aide à préserver l’activité agricole tout en créant de la valeur ajoutée. La production solaire a d’ailleurs bondi de 36 % entre 2021 et 2022, ce qui montre son rôle croissant dans l’alimentation électrique en France et ailleurs.
Voici un aperçu des principaux atouts des projets solaires sur friches industrielles :
| Avantage | Détail |
| Production d’électricité verte | Répond aux besoins d’énergie renouvelable, hausse du rendement avec panneaux bifaciaux |
| Réduction de l’empreinte carbone | Moins d’émissions, réhabilitation écologique des sites |
| Rentabilité | Tarifs d’achat garantis, subventions, loyers de 7 000 à 13 000 €/ha/an |
| Faible maintenance | Peu d’entretien, durée de vie de 25 à 40 ans |
| Revenus passifs | Source de revenus sans investissement initial pour les propriétaires |
Les propriétaires fonciers n’ont pas à investir pour participer. Ils touchent des loyers stables, souvent entre 7 000 et 13 000 euros par hectare et par an. Avec peu d’entretien, une ferme solaire dure 25 à 40 ans. Le chantier dure environ 6 mois, mais il faut compter entre 3 et 6 ans du début à la mise en service.
Étapes d’implantation
Implanter une ferme solaire sur une friche industrielle suit une suite d’étapes précises, où chaque phase joue un rôle clé pour rendre la zone utile et sûre.
- Choix du site : La première étape consiste à repérer une friche adaptée. Ces terrains peuvent venir d’anciens sites chimiques, bases militaires, usines ou entrepôts laissés à l’abandon. On trouve ces friches aussi bien en ville qu’en périphérie. Il faut vérifier l’accessibilité, la taille (entre 1 et 3 hectares pour des démarches plus simples), et la proximité des réseaux électriques.
- Étude de faisabilité : Une analyse poussée est menée pour voir si le site reçoit assez de soleil, s’il y a des contraintes environnementales ou des besoins de dépollution. La pollution des sols est fréquente, donc un diagnostic environnemental et parfois des travaux de nettoyage sont indispensables. Pendant cette phase, le nombre et le type de panneaux, leur disposition et l’emplacement des locaux techniques sont définis.
- Contrat avec un développeur solaire : Après avoir choisi le site et confirmé sa viabilité, le propriétaire signe un bail emphytéotique avec le développeur. Ce bail, souvent d’une durée de 20 à 30 ans, donne une sécurité juridique pour tout le projet, protège les droits du propriétaire et du développeur, et règle la gestion du site à long terme.
- Construction et exploitation : Le développeur prend en charge les travaux : préparation du terrain, pose des panneaux, raccordement au réseau. Une fois la ferme installée, il assure l’exploitation et la maintenance, garantissant le bon fonctionnement et la sécurité du site.
Des lois récentes comme l’ALUR (2014) et l’APER (2023) facilitent et simplifient ces démarches, surtout pour les sites pollués ou abandonnés. Les projets de taille modérée (1 à 3 ha) profitent de procédures accélérées, ce qui peut inciter plus de propriétaires à valoriser leurs friches.
Bonnes pratiques et erreurs
La valorisation des friches industrielles par des fermes solaires attire plus d’acteurs chaque année. Ces anciens sites, souvent pollués et peu adaptés à d’autres usages, deviennent des leviers pour l’énergie verte, la création d’espaces publics ou le développement urbain durable. Mais chaque étape compte, de la préparation du projet à l’acceptation locale.
Pour bien faire, il faut suivre une liste claire de bonnes pratiques et éviter les pièges courants. Toujours vérifier la conformité avec les plans locaux, comme le PLU ou le SCOT. Cela évite de gros retards. Ne jamais négliger l’état initial du sol : beaucoup de friches contiennent des déchets chimiques, hydrocarbures, métaux lourds ou amiante. Une étude technique et environnementale sérieuse s’impose pour la sécurité et la santé publique. Si besoin, il faut prévoir la dépollution : enlever les déchets, traiter le sol, vérifier les anciennes structures. Par exemple, un ancien site industriel en Europe centrale a dû retirer des couches d’amiante avant d’installer les panneaux, ce qui a pris plusieurs mois mais a sécurisé le chantier et l’environnement.
Le choix du partenaire joue aussi. Un opérateur expérimenté connaît les obligations, les risques et sait trouver la meilleure rentabilité pour le projet, tout en respectant les normes. Les erreurs arrivent souvent quand on choisit sur le seul critère du prix. Un projet bien mené peut aussi ouvrir la porte à d’autres usages : logements, espaces verts, zones de loisirs. En France, 2 400 friches couvrent jusqu’à 150 000 hectares : chaque site est une chance de répondre à l’objectif de réduire l’artificialisation des sols de moitié d’ici 2030.
Ne pas oublier la communication avec les voisins, élus, associations. Cela rassure, réduit l’opposition et aide à intégrer le projet dans la vie locale. Les autorités locales favorisent de plus en plus ces projets, mais attendent sérieux et concertation.