

Saviez-vous qu’en Occitanie, et particulièrement à Toulouse, plus de 300 jours de soleil par an permettent aux habitants de produire leur propre électricité grâce au photovoltaïque ? Pourtant, face à la baisse des tarifs de rachat par EDF, beaucoup se demandent si l’investissement reste rentable aujourd’hui. Dans cet article, nous décortiquons les chiffres et les réalités locales pour vous aider à prendre la meilleure décision.
Fonctionnement et modalités
Le marché de l’énergie photovoltaïque avec revente à EDF repose sur un cadre précis. Il est important de comprendre les étapes, les choix techniques et les démarches à suivre pour profiter pleinement de ce dispositif.
- La première étape consiste à choisir entre deux modèles : l’autoconsommation avec revente de surplus, ou la revente totale de l’électricité produite. En autoconsommation avec revente de surplus, vous utilisez d’abord l’électricité produite pour vos besoins. Le surplus, non consommé, est injecté sur le réseau et vendu à EDF. En revente totale, toute l’électricité produite est vendue, sans en consommer sur place. Ce choix dépend de vos besoins et de votre mode de vie.
- Pour être éligible, la puissance de votre installation ne doit pas dépasser 500 kWc. Les panneaux doivent être posés sur une toiture ou une ombrière, pas au sol, ni mobiles. La pente du toit ne doit pas excéder 15 %. Ces règles sont valables pour tous, sans condition de revenus. L’État accorde ce droit à chaque producteur, rendant la démarche accessible.
- Les démarches administratives sont précises. Il faut déposer une demande de raccordement auprès du gestionnaire de réseau ENEDIS. C’est à ce moment que l’on souscrit au contrat d’Obligation d’Achat (OA). Ce contrat garantit l’achat de votre électricité par EDF ou un autre acheteur agréé, à un tarif fixé pour 20 ans.
- L’installation doit respecter des obligations techniques : elle doit être posée par un installateur certifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) et répondre à des normes strictes de sécurité et de conformité. Le respect de ces règles conditionne l’obtention du tarif d’achat garanti.
- Les tarifs d’achat sont fixés par arrêté, révisés régulièrement, et varient selon la taille de l’installation et le type de contrat choisi. Cela garantit une certaine stabilité sur la durée du contrat, mais pas une uniformité totale.
Rentabilité en 2025
En 2025, la rentabilité des installations photovoltaïques reste un sujet central, malgré la baisse des aides. Les coûts de pose ont chuté et la technologie des panneaux a progressé, ce qui rend l’investissement plus accessible et plus efficace. Même si la prime à l’investissement a baissé de 13 %, beaucoup de foyers continuent de voir un vrai gain financier sur le long terme. Par exemple, un système classique de 3 kWc pour l’autoconsommation coûte entre 6 000 et 10 000 € TTC. Ce prix reste stable, alors que les économies annuelles peuvent grimper jusqu’à 1 400 € selon les usages et la part d’autoconsommation.
Comparer les tarifs d’achat de l’électricité aide à mieux comprendre les enjeux. Depuis le 1er août 2024, le tarif de rachat pour une installation de moins de 3 kWc atteint 12,69 c€/kWh. Ce niveau reste attractif même si la tendance sur dix ans montre une légère baisse. Voici un tableau pour illustrer l’évolution des tarifs :
Année | Tarif d’achat (c€/kWh) |
2022 | 17,89 |
2023 | 13,39 |
2024 (août) | 12,69 |
2025 (prévu) | 12,69 |
La baisse de la prime et des tarifs pousse beaucoup d’usagers à se tourner vers l’autoconsommation. Cette option permet de consommer sa propre électricité et de limiter l’impact des hausses de prix du réseau. Les panneaux récents, avec un rendement de 22 %, améliorent la production locale. Pour un foyer moyen, une installation de 3 kWc peut être amortie en moins de 15 ans, et parfois en 5 à 7 ans selon l’exposition et l’usage. Le temps de retour sur investissement a donc diminué, surtout chez ceux qui optimisent leur autoconsommation.
Facteurs d’influence

Plusieurs éléments changent la rentabilité de l’énergie photovoltaïque et la revente à EDF. Pour obtenir les meilleurs résultats, il faut prendre en compte la technique, l’économie, et le contexte local. Les critères essentiels pour maximiser la production des panneaux solaires comprennent :
- L’orientation et l’inclinaison du toit
- L’absence d’ombre sur la surface concernée
- Le choix de modules avec un rendement élevé
- Un entretien régulier des installations
- Une surveillance active de la production
- Une taille d’installation adaptée à la consommation et aux objectifs de revente
Le choix d’un installateur qualifié reste crucial. Un professionnel garantit la pose correcte, la sécurité, et le respect des normes. Cela permet d’éviter des problèmes de production ou de sécurité. Par exemple, une installation mal faite peut réduire la production d’électricité ou causer des pannes.
Les conditions météorologiques locales jouent aussi un rôle majeur dans la performance annuelle. L’irradiation solaire, qui mesure la quantité d’énergie reçue par mètre carré, varie selon les régions. En France, l’ensoleillement est souvent suffisant pour faire des économies, mais une région plus nuageuse produira moins d’électricité qu’une région très ensoleillée.
La taille de l’installation doit coller aux besoins réels. Une installation trop grande augmente les coûts sans toujours permettre une revente rentable. À l’inverse, une installation trop petite ne couvrira pas la consommation ni ne générera assez de surplus à revendre.
En 2023, la hausse de 25 % du prix de l’électricité conventionnelle rend les panneaux solaires plus rentables. La prime à l’autoconsommation booste aussi la rentabilité, mais elle ne s’applique que la première année. Le taux de rentabilité annuel dépend du coût total, des gains générés, et de la prime reçue. Les onduleurs, dont la durée de vie va de 8 à 12 ans, peuvent entraîner des frais de remplacement. Le TURPE, coût annuel d’usage du réseau, varie de 25 à 40 euros en 2024. Les économies peuvent atteindre 1 400 euros par an selon la situation.
Avantages et limites
L’énergie photovoltaïque permet de produire sa propre électricité, ce qui aide à réduire la facture d’énergie. Beaucoup choisissent de vendre leur surplus à EDF via un contrat OA, avec un tarif fixe sur 20 ans. Cela donne un revenu passif stable et prévisible. Ce contrat protège en partie contre les hausses ou baisses du prix du marché, car le tarif reste le même. C’est rassurant pour ceux qui cherchent une source de revenus régulière, surtout si la maison produit plus que ce qu’elle consomme.
Toutefois, depuis mai 2023, les tarifs de rachat ont nettement baissé. Cela rend la revente moins rentable qu’avant et réduit l’attrait financier du photovoltaïque. Par exemple, un contrat signé en 2018 rapportait bien plus qu’un contrat signé aujourd’hui. Cette baisse de tarif vient surtout du fait que le coût des panneaux a diminué, mais cela ne compense pas toujours l’investissement de départ, qui reste élevé pour beaucoup de foyers. Il faut souvent attendre dix à quinze ans pour que l’installation soit rentabilisée.
La dépendance à un tarif fixé par EDF limite la souplesse. Si EDF modifie ses conditions pour les nouveaux contrats, cela peut impacter la rentabilité future. Les installations de petite taille, jusqu’à 3 kWc, bénéficient parfois d’exonérations fiscales, ce qui aide à alléger les coûts. Mais il faut aussi penser à la nature intermittente du solaire : pas de soleil, pas d’électricité à vendre, sauf si on installe une batterie, ce qui coûte cher.
Enfin, l’autoconsommation directe permet de réduire son empreinte carbone et de moins dépendre du réseau. Mais la baisse des tarifs et l’investissement de départ rendent la décision complexe.
Types d’installations

L’énergie photovoltaïque offre deux grands types d’installations pour ceux qui veulent produire et vendre de l’électricité. Le choix entre ces options dépend du besoin en électricité et des objectifs financiers de chaque utilisateur. Les installations peuvent se placer sur des toits ou des ombrières pour bénéficier de certaines aides, alors que les panneaux au sol ou mobiles n’y ont pas droit. La puissance de la centrale, qui s’appelle kilowatt-crête (kWc), ne doit pas dépasser 500 kWc pour être éligible aux aides. Au-delà, ou pour les centrales au sol, il n’y a pas de soutien financier public. Il faut aussi que la pente de l’installation ne dépasse pas 15 % pour profiter de ces avantages.
L’autoconsommation avec revente de surplus consiste à consommer une partie de sa propre électricité et à vendre l’excédent à EDF. Par exemple, une famille qui produit plus d’électricité avec ses panneaux pendant la journée peut vendre ce qu’elle n’utilise pas. Ce modèle attire ceux qui souhaitent réduire leur facture et garder une certaine indépendance.
- Avantages :
- Réduction directe de la facture d’électricité
- Moindre dépendance au réseau
- Possibilité de vendre le surplus
- Inconvénients :
- Nécessite un suivi de sa consommation
- Gain financier limité si la production est faible
La revente totale, c’est injecter toute la production sur le réseau et vendre tout à EDF. Ici, toute l’électricité produite quitte le site et permet de générer un revenu fixe, souvent choisi pour des toits d’entreprise ou des grands hangars.
- Avantages :
- Revenu stable grâce au contrat de vente
- Simplicité de gestion
- Inconvénients :
- Pas d’autoconsommation possible
- Dépendance complète au tarif de rachat
Bonnes pratiques
Pour tirer le meilleur de l’énergie photovoltaïque et la revente à EDF, il est important de suivre des pratiques simples mais efficaces. En combinant autoconsommation et revente du surplus, il est possible d’obtenir un cadre stable, souvent garanti pour vingt ans. Cela permet non seulement de consommer l’énergie produite, réduisant la facture électrique, mais aussi de vendre le surplus au réseau, générant un revenu supplémentaire. Cette solution hybride reste, pour beaucoup, la plus intéressante sur le long terme.
Pour maximiser la performance, il faut programmer les appareils gourmands en énergie — comme le chauffe-eau, le lave-linge ou le chauffage — pendant les heures de plus grande production solaire. L’ajout d’un système de domotique peut aider à automatiser cette gestion et à optimiser la consommation. Même avec une batterie de stockage, vendre le surplus d’énergie est possible. Il convient d’ajuster l’utilisation domestique au rythme du soleil pour augmenter l’autoconsommation et limiter la part revendue à un tarif qui baisse d’année en année.
Un entretien régulier des panneaux est aussi essentiel. Nettoyer les surfaces pour enlever poussière et débris, vérifier les connexions et contrôler l’état général deux fois par an suffit souvent à maintenir un rendement optimal. Une installation bien entretenue produit plus sur la durée, ce qui améliore la rentabilité.
Il est conseillé de réévaluer la rentabilité tous les ans. Les tarifs de rachat baissent et les habitudes de consommation changent. Ajuster la stratégie (par exemple, stocker plus d’énergie ou en vendre une part plus grande) permet de rester rentable. Pour les installations au-dessus de 3 kWc, il faut déclarer les revenus issus de la revente, en profitant du régime micro-BIC qui offre un abattement de 71 % sur les recettes.