Solaire thermodynamique : quelles aides publiques pour les projets en France ?

Publié le 29 septembre 2025 par Energie Solaire

Saviez-vous qu’en Occitanie, le soleil brille plus de 2 000 heures par an, offrant un potentiel exceptionnel pour le solaire thermodynamique ? Pourtant, de nombreux porteurs de projets hésitent à franchir le pas, faute d’informations sur les aides disponibles. Dans cet article, nous faisons le point sur les dispositifs publics en France pour accompagner vos installations et maximiser votre transition énergétique locale. Découvrez comment en bénéficier dès maintenant !

Solaire thermodynamique en France

Le solaire thermodynamique, aussi appelé solaire à concentration, capte la lumière et la chaleur du soleil pour produire de l’électricité grâce à une turbine. La France mise sur cette technologie pour soutenir sa transition énergétique, en complément du photovoltaïque. Ici, les centrales thermodynamiques utilisent souvent des miroirs cylindro-paraboliques ou des tours solaires pour concentrer l’énergie. Cela permet de stocker la chaleur et de produire de l’électricité même quand le soleil se couche, ce qui offre une souplesse rare pour une source renouvelable.

Sur le plan environnemental, cette solution se démarque. Elle réduit la dépendance aux énergies fossiles et limite les émissions de CO₂. La flexibilité du stockage thermique permet de répondre aux pics de demande, ce qui soutient la stabilité du réseau électrique français. Les installations au sol doivent aussi respecter des contraintes environnementales strictes, comme les risques d’inondation ou les zones protégées, selon le code de l’environnement.

La France compte plusieurs projets pilotes notables. Le projet Thémis dans les Pyrénées et la centrale de Cestas sont des exemples connus, même si le photovoltaïque reste majoritaire. Les appels d’offres lancés depuis 2011, notamment celui de 300 MW sur sept périodes, ont encouragé l’émergence de nouvelles centrales. Les installations de plus de 50 MW nécessitent désormais une autorisation d’exploiter. Pour les puissances moyennes (100 à 250 kWc), des appels d’offres simplifiés ont facilité le déploiement sur les bâtiments.

Le marché français évolue vite. La Programmation Pluriannuelle de l’Énergie visait 10,2 GW en 2018, et entre 18,2 et 20,2 GW en 2023. Le décret d’avril 2020 prévoit de tripler la puissance installée d’ici 2028. Les coûts des équipements ont aussi chuté de 20 à 25 % ces cinq dernières années, rendant la technologie plus accessible. Des appels d’offres réguliers, comme celui de 3 000 MW lancé en 2016 pour les centrales au sol, structurent le marché et fixent le cap pour les années à venir.

Aides publiques disponibles

En France, plusieurs aides publiques soutiennent les projets de solaire thermodynamique, pour les particuliers, entreprises ou collectivités. Ces aides se divisent en aides directes comme les subventions, et aides indirectes telles que les exonérations fiscales ou crédits d’impôt.

  1. Pour les particuliers, la principale aide reste "MaPrimeRénov’". Cette prime finance une partie des travaux d’installation solaire thermodynamique, avec un montant qui dépend du revenu du foyer. Les ménages modestes peuvent recevoir jusqu’à 10 000 euros. En plus, le "bonus sortie de passoire thermique" de 10 % s’applique pour les logements rénovés quittant la catégorie des passoires énergétiques. Les particuliers peuvent aussi demander l’Éco-Prêt à Taux Zéro : ce prêt sans intérêts permet d’emprunter jusqu’à 50 000 euros pour couvrir le coût des travaux, dont les installations solaires. Les certificats d’économies d’énergie (CEE) apportent une aide complémentaire, basée sur les économies d’énergie réalisées. Enfin, le taux de TVA réduit à 10 % s’applique pour les travaux de rénovation, y compris le remplacement de chauffe-eau électrique par une solution solaire.
  2. Les entreprises bénéficient de dispositifs spécifiques, souvent via des appels à projets régionaux ou des subventions de l’Agence de la transition écologique (ADEME). Les montants ou pourcentages varient selon la taille du projet, son innovation et sa localisation. Les collectivités locales accèdent également à des aides régionales ou départementales, qui peuvent financer jusqu’à 20 % du coût total des travaux. Certaines régions apportent des subventions supplémentaires pour encourager le solaire thermodynamique à grande échelle.

Les organismes publics impliqués dans l’attribution de ces aides incluent l’ANAH (Agence Nationale de l’Habitat), l’ADEME, ainsi que les conseils régionaux et départementaux. Pour être éligible, il faut faire appel à des professionnels certifiés RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).

Critères d’éligibilité

Solaire thermodynamique

Pour obtenir des aides publiques pour un projet solaire thermodynamique en France, plusieurs règles sont à suivre. Ces critères varient selon le type d’installation, la taille du projet, et le profil du porteur. Le respect des normes techniques, administratives et fiscales est essentiel pour recevoir un soutien financier ou fiscal.

Les conditions techniques pour recevoir une aide incluent :

  • Puissance de l’installation : pour les systèmes photovoltaïques raccordés au réseau et d’une puissance ≤ 3 kWc, accès à une TVA réduite à 10 %.
  • Respect des normes : les équipements doivent être certifiés et posés par un professionnel reconnu garant de l’environnement (RGE).
  • Technologie utilisée : seules certaines technologies, comme le solaire thermique ou photovoltaïque, sont éligibles selon les dispositifs.
  • Impact environnemental : conformité avec les réglementations environnementales françaises, notamment sur le recyclage des panneaux et la gestion des déchets.

Sur le plan administratif, il faut préparer un dossier complet. Celui-ci inclut des devis détaillés, une preuve de propriété ou d’occupation, les justificatifs de revenus pour les aides soumises à conditions de ressources, une attestation RGE de l’installateur, et parfois un permis d’urbanisme. Les collectivités et entreprises doivent aussi fournir des statuts ou pièces d’identité légales.

La conformité aux règles environnementales est scrutée. Il s’agit de garantir que l’installation ne cause pas de nuisances, respecte les normes de sécurité et favorise la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les contrôles portent aussi sur la capacité à recycler les équipements en fin de vie.

Les critères varient selon le profil du porteur. Un particulier peut prétendre à la prime “coup de pouce énergie”, accessible à tous, mais modulée selon le revenu. Les revenus issus de la revente d’électricité sont imposables en BIC pour les installations > 3 kWc. Les entreprises et collectivités ont accès à des dispositifs spécifiques, mais doivent prouver leur légitimité et leur solidité financière.

Procédures d’obtention

Les démarches pour obtenir une aide publique pour un projet solaire thermodynamique demandent le suivi d’étapes strictes, dictées par le cahier des charges de chaque organisme financeur. Chaque type d’aide possède ses propres critères et obligations, souvent liés au profil du demandeur et à la nature du projet. Par exemple, MaPrimeRénov’ est destinée aux particuliers respectant des conditions de ressources et faisant appel à un professionnel certifié RGE. Les collectivités ou établissements publics peuvent aussi prétendre à des aides, mais doivent prouver leur statut et respecter des exigences spécifiques pour les installations.

Principales étapes à suivre pour demander une aide publique :

  • Vérifier l’éligibilité selon la nature du projet et le profil (particulier, collectivité, etc.)
  • Consulter le cahier des charges de l’aide visée (MaPrimeRénov’, TVA réduite, subventions locales)
  • Sélectionner un professionnel certifié RGE pour l’installation
  • Monter le dossier administratif avec justificatifs (factures, attestations, devis, preuve d’ancienneté du logement)
  • Remplir et soumettre la demande en ligne ou par courrier selon l’aide
  • Attendre l’instruction du dossier et, si besoin, fournir des pièces complémentaires

Le délai moyen de traitement varie, souvent entre 2 et 6 mois selon la complexité du dossier et l’aide demandée. Il est conseillé de préparer un dossier complet dès le départ : rassembler tous les justificatifs, vérifier l’exactitude des informations, et anticiper les demandes de pièces complémentaires pour éviter les délais supplémentaires.

Tableau synthétique des démarches par type d’aide :

Type d’aideDémarches principalesDélais moyens
MaPrimeRénov’Vérifier ressources, choisir pro RGE, déposer dossier2 à 4 mois
TVA réduite 5,5%Logement >2 ans, pro RGE, attestation d’éligibilité1 à 2 mois
Subventions localesVérifier statut, respecter cahier des charges local3 à 6 mois

Montants et dispositifs de soutien

Les aides pour le solaire thermodynamique en France varient selon le type de projet et le profil du foyer. Pour les particuliers, les montants d’aide dépendent des ressources. Un foyer aux revenus très modestes peut recevoir jusqu’à 4 000 euros pour un chauffe-eau solaire individuel (CESI), avec un plafond de dépenses éligibles fixé à 7 000 euros. Les foyers modestes touchent 3 000 euros, les intermédiaires 2 000 euros, tandis que les ménages aisés ne bénéficient d’aucun appui direct. Le soutien public couvre aussi une partie du coût via une TVA réduite lors de l’achat de matériels pour la rénovation énergétique. Cette mesure vise à baisser la charge financière pour les particuliers et encourage la rénovation des logements.

Pour les projets collectifs ou de plus grande ampleur, les dispositifs évoluent. Le programme “MaPrimeRénov’ Décarbonation” accorde entre 400 et 1 200 euros selon la nature du projet, comme pour l’installation de systèmes hybrides ou solaires thermodynamiques. Ces montants s’ajoutent parfois à d’autres aides. Les ménages peuvent aussi solliciter l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ), qui permet d’emprunter jusqu’à 15 000 euros sans intérêts pour installer un chauffe-eau solaire. Ce prêt complète les subventions et répond aux besoins de trésorerie, surtout lors de travaux importants. Les garanties de l’État ou d’organismes publics contribuent à sécuriser ces financements, en particulier pour les ménages fragiles.

Le paiement des aides se fait souvent par avance, sur présentation des devis, ou par remboursement après travaux. Certaines subventions sont versées en plusieurs fois, selon l’état d’avancement du chantier. Le “chèque énergie”, attribué selon les revenus et la composition du foyer, varie de 43 à 277 euros en 2025. Les plafonds et taux d’aides diffèrent selon les dispositifs, comme le montre le tableau ci-dessous.

DispositifPlafond de l’aideTaux (%)
MaPrimeRénov’ (très modeste)4 000 €Jusqu’à 57 %
MaPrimeRénov’ (modeste)3 000 €Jusqu’à 43 %
MaPrimeRénov’ (intermédiaire)2 000 €Jusqu’à 29 %
MaPrimeRénov’ Décarbonation400–1 200 €Variable
Éco-PTZ15 000 € prêt0 % intérêt
Chèque énergie43–277 €Non applicable

Types d’installations soutenues

Solaire thermodynamique

Les aides publiques pour le solaire thermodynamique en France ciblent plusieurs types d’installations. Trois grandes catégories sont concernées : les centrales solaires au sol, les installations industrielles, et les systèmes pour le résidentiel collectif. Chacune présente des besoins et des usages différents. Cela permet de couvrir une large gamme de projets, allant des petits ensembles résidentiels jusqu’aux grandes centrales pour l’industrie ou la production d’électricité nationale.

Les technologies concernées sont variées. On retrouve les tours solaires, les paraboles, les systèmes hybrides qui combinent le photovoltaïque et le thermodynamique, et d’autres solutions comme les miroirs cylindro-paraboliques. Ces systèmes exploitent la chaleur du soleil pour produire de l’électricité ou de la chaleur, parfois les deux à la fois. Les installations thermodynamiques peuvent être intégrées sur les toits, dans les parkings, sur des hangars agricoles, ou encore en pleine terre avec des panneaux mobiles pour suivre la lumière. L’agrivoltaïsme, qui combine production agricole et énergie solaire, fait aussi partie des projets soutenus.

Les usages valorisés par ces dispositifs sont multiples : production d’électricité (injectée ou autoconsommée), fourniture de chaleur pour les procédés industriels, ou encore alimentation collective de bâtiments résidentiels. Les appels d’offres distinguent les puissances : 100 à 250 kWc bénéficient de procédures simplifiées, au-delà de 250 kWc et jusqu’à 12 MW, le soutien reste fort. Les grandes centrales au sol de 1000 MW sont réparties en deux tranches annuelles, tandis que les toitures de 450 MW sont réparties sur trois tranches. Les sites dépassant 50 MW demandent un permis d’exploitation spécifique.

Les projets neufs, les rénovations, et les extensions sont tous éligibles, à condition de respecter les critères techniques. La programmation pluriannuelle de l’énergie fixe des objectifs ambitieux, de 10,2 GW en 2018 à plus de 18 GW en 2023, pour pousser la filière.

Bonnes pratiques et erreurs à éviter

Pour réussir un projet de solaire thermodynamique en France, il faut bien suivre certaines règles et éviter des pièges courants. Les aides publiques sont là pour soutenir les porteurs de projet, mais le parcours administratif reste pointu et demande de la rigueur. Il est important de respecter les délais et les procédures, car un retard ou un dossier incomplet peut entraîner un refus ou un retard dans l’obtention des aides. La taille de l’installation compte aussi : la plupart des projets font moins de 100 m², ce qui limite les économies d’échelle. Penser à viser plus grand, quand c’est possible, permet souvent de baisser les coûts par kilowatt installé.

Choisir des prestataires qualifiés et certifiés est essentiel. Un installateur sans certification peut entraîner une non-conformité technique, rendant le projet inéligible à certaines aides. Beaucoup sous-estiment encore les coûts totaux, oubliant la maintenance ou l’intégration au réseau. Prendre en compte tous les postes de dépense dès le départ évite les mauvaises surprises. Diversifier les usages de l’énergie solaire, par exemple en combinant production d’électricité et chauffage d’eau, aide à rentabiliser l’installation et à répondre à plusieurs besoins.

Encourager l’autoconsommation est un bon moyen de maximiser l’efficacité énergétique et de limiter les pertes liées au transport de l’électricité. L’investissement dans le stockage d’énergie, par exemple via des batteries, rend le système plus stable et fiable. Un suivi régulier des avancées et des objectifs fixés par le Ministère de l’Écologie permet d’ajuster le projet et de rester en phase avec la stratégie nationale, qui vise à tripler la puissance installée d’ici 2028.

  • Respecter les délais et procédures administratives
  • Choisir des prestataires qualifiés et certifiés
  • Préparer des dossiers complets et conformes
  • Penser à la taille optimale de l’installation
  • Surveiller les coûts réels, y compris le stockage et la maintenance
  • Diversifier les usages et encourager l’autoconsommation
  • Suivre les objectifs nationaux et ajuster régulièrement le projet
  • Prendre en compte le développement durable à chaque étape